Le Moteur est ce qui anime l’artiste, le pousse à créer. Il est situé en amont du processus créatif et résulte de convictions profondément ancrées en lui. Il n’est jamais remis en cause.
Ceci peut être mis en parallèle avec certaines théories de psychologie cognitive. Un artiste garde le même Moteur toute sa vie, même si, en début de carrière, il peut paraître en changer.
À la base du Moteur, on trouve le besoin que l’artiste cherche à satisfaire de façon prioritaire, en tout premier lieu. Il s’agit de l’un des trois besoins fondamentaux suivants :
- Comprendre : orientés avant tout par le besoin de comprendre, les artistes de cette famille s’intéressent principalement aux thèmes de la perception ou du « système » (la société et ses codes, la politique) ;
- Agir : les artistes de cette famille sont orientés avant tout par le besoin de façonner, fabriquer, construire une autre « réalité ». Ils modifient ou inventent une réalité principalement par la narration ou par le jeu ;
- Ressentir : guidés avant tout par le besoin de ressentir, les artistes de cette famille s’intéressent principalement aux thématiques du corps ou de l’identité personnelle.
Chaque besoin fondamental est décliné en trois niveaux successifs d’agrégation pour aboutir à une liste de vingt-quatre Moteurs différents.
Le tableau représentant ces quatre niveaux est appelé diagramme Moteurs. Chacune de ses colonnes représente un niveau d’agrégation : du plus fondamental à gauche (l’un des trois besoins prioritaires) au plus détaillé à droite (le Moteur lui-même).
Chacun des vingt-quatre Moteurs (numérotés de 1 à 24 afin de faciliter leur référencement) est décrit sous une forme courte (phrase en caractères gras reprenant les intitulés des quatre niveaux d’agrégation) et une forme développée. On voit que la notion de Moteur recouvre non seulement ce qui anime l’artiste dans sa quête, mais aussi la façon dont il la mène, son angle d’attaque.